À l’occasion du lancement imminent de YEMA, la première plateforme francophone de vidéo à la demande consacrée à la crème des films et séries d’Orient, nous avons rencontré les fondatrices de ce merveilleux projet : Juliette Gamonal, Léa Taïeb et Marine Zana, qui nous ont donné un avant-goût de ce qui nous attend très prochainement sur nos écrans.

À tous les cinéphiles, étudiants en cinéma ou encore passionnés des cultures orientales : tenez-vous prêts, YEMA arrive !

Bonjour ! Pourriez-vous présenter Yema et vos parcours respectifs ?

Bonjour et merci pour votre infaillible intérêt pour la diversité culturelle. 

En une phrase, YEMA c’est une plateforme VOD consacrée à la crème des films et séries venus d’Orient.

Pour vous en dire plus, chaque mois, nous proposerons une nouvelle sélection. Chaque mois, nous mettrons à l’honneur une nouvelle thématique.

Chaque mois, nous valoriserons un nouveau regard à travers l’interview d’une personnalité pour mieux comprendre la thématique mensuelle, les œuvres et leur contexte.

En tant que plateforme pro-dialogue, YEMA donnera la possibilité aux spectatrices et spectateurs de s’exprimer, de critiquer, d’engager le débat. 

Nous sommes trois personnalités complémentaires derrière ce projet. Juliette Gamonal, responsable programmation et relations extérieures, qui gère le marketing et la communication au sein des Films du Losange, une société de distribution française. Léa Taieb occupe le poste de responsable communication et chargée éditoriale. Elle travaille également en tant que journaliste indépendante. Marine Zana, responsable des parties administrative et financière, évolue depuis plusieurs années dans le mécénat culturel. 

Expliquez-nous le chemin à parcourir pour concrétiser un tel projet !

Pour répondre à une telle question, il nous faudrait des heures (et beaucoup de salive) ! 

Pour commencer, nous sommes trois cinéphiles passionnées par les cultures orientales. Ensemble, on a eu envie de donner accès à une diversité de regards, de mettre en valeur les productions audiovisuelles venues d’Orient. Très vite, nous avons compris que YEMA pourrait être adoptée par différents publics, différentes personnalités. Notons que sur les autres plateformes généralistes, les créations liées à l’Orient sont rares et mal mises en valeur. 

Aujourd’hui, nous travaillons sur la communication. Comment faire connaître YEMA et sa vocation ? Pour cela, nous publions régulièrement sur les réseaux sociaux selon une ligne éditoriale bien définie : la découverte par thématiques, par envies. Nous avons également lancé une newsletter, l’occasion pour nous d’entretenir une relation privilégiée avec nos futur.e.s abonné.e.s. Pour finir, nous comptons sur des allié.e.s de choix pour évoluer et promouvoir la découverte. 

Nous sommes aussi très mobilisées sur la création de la plateforme, l’éditorialisation des contenus, le catalogue et l’émerveillement-client. 

Pour assurer notre développement, l’incubateur LINCC Paris&Co, spécialisé dans les industries numériques, culturelles et créatives, nous accompagne.

Quand et comment vous est venue l’idée de lancer une plateforme VOD spécifiquement sur les cinémas orientaux ?

En discutant, on a réalisé qu’il n’existait pas de plateforme francophone réunissant les cinémas et séries du monde oriental. En 2021, seuls les longs-métrages primés font l’objet d’une attention toute particulière sur les plateformes VOD. Le reste est oublié. “Et si on allait plus loin dans la découverte de cette diversité culturelle ?”, c’est la question que nous nous sommes posées en mars 2021. 

Nous ne voulions pas non plus être une simple plateforme VOD, nous voulions être un espace d’échanges, de discussions. Pour cela nous tenions à proposer des contenus additionnels pour aller plus loin, pour continuer à explorer l’univers du film visionné. Nous tenions aussi à donner la parole aux spectateurs en leur permettant de noter, de critiquer les contenus, d’être actifs. 

Pourquoi avoir choisi le nom « Yema » pour votre projet ?

“Yema” fait référence à la “mère” ou la “grand-mère” en arabe. “Ima” est sa cousine hébraïque. C’est une figure tutélaire forte quelle que soit l’époque et la culture. Notre mère à toutes et tous. 

Yema raconte des histoires. Elle donne la chair de poule, adoucit les cœurs, provoque des éclats de rire et partage son savoir.  

Yema transmet des récits aux générations suivantes. Elle assure la survie des histoires, des personnages, des cultures, des sociétés. C’est notre mémoire collective

Azur et Asmar (2006)

Yema récite des fables, avec fougue ou sagesse, sans jamais se perdre dans des leçons de morale. De son savoir-pouvoir, elle éclaire nos esprits. 

Yema réunit ses enfants, ses petits-enfants et celles et ceux qui l’entourent. Elle embarque le monde dans ses bras. Elle réconcilie les fratries qui ne dialoguent plus.

Yema propose donc des films « orientaux », qu’ils appartiennent à des aires de cultures arabes, turques ou encore persanes. Quelles sont les limites géographiques de votre plateforme ?

Nous couvrons essentiellement les pays du Maghreb, du Proche et du Moyen Orient. Sur le long-terme, nous pourrons accueillir certaines créations “non orientales” dont les thématiques sont liées à l’Orient. 

Comment s’effectuent vos choix de films et/ou de cinéastes ? Votre démarche privilégie-t-elle les films réalisés par des femmes cinéastes ?

Dès le lancement, notre catalogue sera classé par thématiques, par sujets de société. Nous tâcherons de représenter une diversité de cinéastes (et cela peu importe leur identité de genre). Les œuvres seront issues de différents pays, de différentes cultures. Nous avons à cœur de visibiliser les productions et les cinéastes qui n’ont pas eu droit à la lumière en France. 

Chaque mois, vous souhaitez ainsi mettre à l’honneur une thématique particulière, explorée par cinq films et une personnalité spécialiste de celle-ci. Quelles seront les premières thématiques proposées au public ?

Vous êtes bien curieuses et vous avez raison de l’être ! La première thématique mise à l’honneur sur YEMA sera Les femmes dans les sociétés orientales. On va explorer la condition féminine dans les sociétés orientales entre poids des traditions, entraves à la liberté et désir d’émancipation.

C’est Leïla Slimani, écrivaine franco-marocaine et Prix Goncourt 2016, qui prend la parole pour créer des ponts entre les différents films et cultures, mais aussi, pour faire émerger des divergences. Et petite anecdote : le tournage de l’interview a eu lieu au Louxor (vive l’ambiance néo-égyptienne) au moment d’un des confinements. 

Nous parlerons aussi d’insurrections populaires, de conflits armés, de rires à en pleurer ou encore de la famille, ce sacré bordel.

Au-delà des films et des séries, vous avez également évoqué du contenu annexe, tel que des interviews de réalisateurs ou d’acteurs. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Chaque mois, les spectateurs et spectatrices de YEMA pourront découvrir une nouvelle thématique et les œuvres associées. Chaque mois, ils pourront aller plus loin dans la découverte en visionnant une vidéo spécialement conçue pour notre plateforme (l’interview d’une personnalité spécialiste de la thématique). 

Mais ce n’est pas tout. Nous donnerons accès à une série de ressources pour découvrir les coulisses du film ou de la série. Des bonus, des interviews, des articles réalisés par nos soins. Nous créerons sans cesse de nouveaux contenus pour épater la curiosité de nos abonné.e.s.

Vous avez également évoqué des événements et productions écrites, qui seront proposés en parallèle de la plateforme : quels sont-ils ?

Oui, nous aimerions étoffer toute la partie éditoriale en organisant des événements en présentiel et digitaux tels que des masterclass, des projections-débat, des nuits orientales sur des thématiques précises. Nous proposerons également des formats inédits que vous découvrirez dans l’année 2022.

Aussi, nous avons prévu de lancer un magazine trimestriel en 2023. Celui-ci servira à approfondir les thématiques et les contenus proposées sur la plateforme. Il s’agirait d’une forme de continuité pour encore et toujours transmettre, déconstruire, discuter. Nous pensons également lancer un podcast autour de l’intime, autour du processus de création des cinéastes, des valeurs qui les poussent à agir. 

Enfin… quand pourrons-nous regarder un film sur Yema ? Nous avons hâte !

Très bientôt ! En 2022, pour être plus précises. Pour tout savoir sur notre lancement, notre newsletter et nos réseaux sociaux se tiennent à votre disposition. 

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(coming very soon !)

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Informations pratiques

Site internet de YEMA

Lien vers la campagne de crowdfunding

Tarifs : 3,99 euros pour un film, et nous préparons des offres à partir de 5 films achetés (à découvrir très prochainement !)

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